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Magyar költök versei magyar& francia nyelven. Linda& Tebinfea

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mardi 27 septembre 2011

La Septième églogue.

La Septième églogue


Le soir s’approche des baraquements, regarde comme la barrière atroce de chêne tressée avec du fil de fer barbelé se dissout dans le crépuscule.
Lentement, l’œil abandonne ainsi les bornes même de notre captivité et seul l'esprit, l'esprit seul est conscient de la tension du barbelé.
Même l’imagination ne trouve pas ici d'autre voie vers la liberté.
vois, mon amour, le rêve ce merveilleux libérateur, soulage nos corps brisés. Les prisonniers retournent vers le camp.


Couverts de haillons et ronflant, la tête rasée, les prisonniers s’envolent
des cimes aveugles de Serbie vers leurs pays natals fuyants.
Fugitive patrie ! Oh - Est-il encore un tel endroit ?
Épargné par les bombes ? Comme au jour de notre déportation ?
Et ces hommes qui gémissent à gauche de moi, à droite de moi, rentreront-ils vivants ?
Et y a-t-il encore un seul endroit qui comprendrait mon églogue ?


à l'aveuglette vaguement vers après vers, sans ponctuation,
ici j’écris ce poème dans le noir, comme ma vie,
lentement, comme une chenille processionnaire je trace mon chemin sur le papier ;
tout, depuis les lampes de poche jusqu’aux livres, tout a été saisi par les gardiens du Lager
notre courrier est bloqué et les baraquements sont étouffés par le brouillard.


Rongés d’insectes et de rumeurs ici vivent dans la montagne, Français, Polonais, Italiens bruyants, Serbes dissidents, Juifs rêveurs
ravagés par la fièvre, démembrés, nous vivons une seule et unique vie
guettant les nouvelles, un mot doux d’une femme un peu de décence et de liberté,
et l’on attend la fin, encore plongés dans l'obscurité, rêvant de miracles.


Gisant sur les planches, je suis une bête en captivité au milieu de la vermine
les puces nous attaquent à nouveau mais les mouches se sont retirées
Le soir est venu, vois, ma captivité s’est raccourcie
d’un jour, et ainsi est ma vie. Le camp est endormi. L’éclat de la lune
éclaire le paysage et surligne la clôture de barbelés tendus,
et il dessine par la fenêtre l'ombre qui marche des gardiens armés, projetée sur les murs, comme s’ils espionnaient les bruits naissants de la nuit.


les rêves s’en vont en frémissant, regarde mon amour, le camp s’est endormi
l'homme étrange qui se réveille avec un ronflement se retourne dans son tout petit espace
et déjà se rendort, avec un visage rayonnant. Seul
je me redresse réveillé avec un goût persistant d'un mégot de cigarette dans ma bouche au lieu de ton baiser, et ne vient pas le sommeil qui apaise,
car je ne puis ni vivre, ni mourir sans toi, mon amour, désormais.
Lager Heidenau,dans la montagne au-dessus de Zagubica,

Radnóti Miklós. juillet 1944

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