J’ai tant peur de vivre.
En vain me déchirent les cygnes éblouissants
Dans la grande eau,
Les jacasseries des oies sobres je les entends.
Rien maintenant ne reste
De ce qui demeure.
Déjà j’entends mes longs, sauvages sanglots,
Dont je me gaussais jadis,
Dans les croassements des corbeaux de mon âme
se mêle le sifflement des moineaux jolis.
J’ai peur de la nostalgie, l’accomplissement
Arrive et me fait grande honte.
Aucun de repos ne veut, derrière moi galope
Le cheval fou de la peur,
la peur de vivre.
Ady Endre. 1905
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