Chanter pour rien.
Chant sur le néant.
Ce qu'aujourd'hui je tiens, je le laisse tomber,
ce qu'aujourd'hui je savais, je l'oublie,
je me cache le visage dans les mains
et je m'étends largement dans l'obscurité vide,
dans le magnétisme qui coule en profondeur.
Par rapport à ce qui est, le néant est plus ancestral,
plus familier même pour moi,
il ne peut être mauvais, puisqu'il est plus fort
et aussi plus durable que la vie,
qui est trempée de sang et qui est pure blessure.
Ce manteau, ici, est neuf et on ne s'y est pas habitué,
c'est un habit fait pour quelques années, étroit, mais mauvais,
une mauvaise harde arrosée de larmes,
oh, comme il nous sera familier, l'ancien,
l'infini, le large, l'indifférent!
Moi aussi, de toute éternité, j'étais entré dedans,
j'étais effondré sur le néant,
jusqu'à ce que je m'améliore et que je me détériore,
pas besoin d'apprendre, on sait le faire depuis longtemps:
disparaître et être couché mort.
Si tu as peur, adresse la requête à l'autre monde,
frappe la tombe muette des morts,
apprends le remède à leur tranquillité obstinée,
mais ils ne répondent pas, leur réponse est:
supportons-le nous aussi, si eux le supportent.
Compagnon, chante donc, redis après moi:
Quel problème cela nous faisait-il auparavant
de ne pas marcher dans la poussière de la terre?
Qu'est-ce qui faisait souffrir ton cœur et mon cœur
du temps de César ou de Napoléon?
Kosztolányi Dezso, 1933
Szép estét kedves méhecske.abeille
RépondreSupprimerKöszönöm szépen ezt a szép verset.
Nagyon szép mind a kettő.
Üdv és baráti ölelés: Linda