Je veux te garder
Il me rend fou, cette réalité pleine de baisers,
Ce grand accomplissement,
Cet abandon, cette bonté.
Tombant sur tes genoux, en pleurs, en désir,
Je te supplie, ma dame :
Poursuis, chasse-moi dans la nuit.
Lorsque mes lèvres sont les plus brûlantes,
Que les tiennes deviennent gelées,
Et marche, piétine sur mon corps en riant.
Ils sont bourreaux, les vifs désirs,
Outrage est le plus beau présent :
Je te quitte parce que très fort, je te désire.
Que je puisse voir ton corps enflammé
De plaisir, toujours en conquête,
Sur les oreillers parfumant du passé.
Comme je veux te garder pour l’éternité,
Je choisis comme veille pour toi,
Le lointain qui enveloppe de beauté.
Qu’il puisse me rester mon rêve infini
D’une femme qui m’aime
Et pour qui je vis l’éternel désir.
Ady Endre. 1906
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