Bénédiction dans le train
C’est maintenant que le Soleil se penche sur la mer,
maintenant que notre train prend de la vitesse,
maintenant que le plus de souvenirs va advenir :
je te bénis.
« Dieu te bénisse
pour ta bonté,
ta longue écoute
et ta méchanceté.
Pour tes nombreux mots blessants,
que tu sois bénie chaudement,
pour ta grande froideur,
réchauffe-toi sur mon cœur,
car désormais c’est fini,
car j’ai déjà mille soucis,
au prix de l’ignorance,
mon cercueil est dressé.
Alors, je te bénis
et pendant que je te bénis,
fais-moi des baisers, très fort.
En silence, en paix, bénissant
avec des souvenirs et des baisers
que je veux te quitter.
Après la chaleur me geler,
seul à y rester,
seul à sentir,
seul à mourir.
Dieu te bénisse. »
C’est maintenant que le Soleil se penche sur la mer,
maintenant que notre train prend de la vitesse,
maintenant que le plus de souvenirs va advenir :
je te bénis.
Ady Endre. 1912
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