Le chant du jacobin hongrois
Le sang jaillit au bout des doigts
Quand nous t'effleurons
Toi, pauvre Hongrie endormie...
Existes-tu et existons-nous?
L'espoir est-il au bout de l'attente ?
Nos yeux et nos âmes languissent.
Est-ce qu'un jour se réveillera
La Babel des peuples esclaves ?
Pourquoi de mille souhaits engourdis
Ne surgit pas un fort dessein,
Car la détresse hongroise, valach et slave
Reste toujours la même détresse.
Nos humiliations, notre amertume
Parents depuis mille ans...
Pourquoi nous ne sommes pas unis
Hurlant, sur les barricades de l'esprit ?
Danube, Olt, ont la même voix
Grondement étouffé, moribond ....
Dans le pays d'Arpad, malheur à celui
Qui n'est seigneur ou brigand!
Quand serons-nous unis
Pour crier quelque chose de fort
Nous les brisés, les soumis
Hongrois et non Hongrois!
Jusqu'à quand les bandits seront-ils chefs,
Et nous - les millions - la horde ramollie,
Jusqu'à quand le peuple de Hongrie
Restera un oisillon au nid?
Hongrie de mendiants tristes,
Encore sans foi et sans pain,
Demain tout sera à nous
Si nous voulons, si nous osons !
Ady Endre, 1908
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