FIN SEPTEMBRE
Le val est riche encore des fleurs de ses jardins,
Et vert le peuplier dans la fenêtre ouverte.
Mais le monde d’hiver, l’aperçois-tu qui vient?
La neige sur la cime au loin donne l’alerte.
Encore l’été brûlant brûle mon jeune coeur,
Mais si la sève en lui monte et le renouvelle,
Déjà des fils d’argent dans mes cheuveux révèlent
Que les froids de l’hiver vont montrer leur vigueur.
Car s’effeuillent les fleurs et s’enfuit notre vie...
Viens donc, ô mon aimée, te blottir sur mon sein.
Toi qui tout contre moi mets ta tête chérie
N’iras-tu te pencher sur ma tombe demain?
Si je meurs le premier, de ces deux que nous sommes,
Mettras-tu, dans les pleurs, un linceul sur mon corps?
Si un autre t’aimait, se pourrait-il alors
Que tu quittes mon nom pour le nom de cet homme?
Si ce voile de veuve, un jour tu le jetais,
Comme un drapeau de deuil laisse-le sur ma tombe.
Je viendrai le chercher, du noir où tout se tait,
Au cours de cette nuit où notre amour succombe,
Pour essuyer les pleurs versés sur notre amour,
Sur toi facilement oublieuse et parjure,
Pour panser de mon coeur l’horrible déchirure –
T’aimant même là-bas, même alors et toujours.
Septembre 1847
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