De l'aube jusqu'à minuit
J'ai vécu, mais, n’étant toujours pas doué pour vivre, je savais
depuis le début jusqu'à la fin, qu’ils m’enterreraient --
Cette année-là ensablée à l’année, motte de terre succédant à motte de terre, pierre sur pierre,
Et que, là-bas, les os au frais, ver en proie aux ténèbres
Je frissonnerais complètement nu, lorsque le corps aura débordé.
Que là-haut, le temps dans un vrombissement
serait injuste sur mon œuvre
Comme je m’enfonçais encore plus profond dans la terre et dans les ténèbres ...
Tout cela je le savais. Mais tout ce travail : aura-t-il duré ?
Radnóti Miklós.1938
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