Tu sais qu'il n'y a pas de pardon
Tu sais qu'il n'y a pas de pardon,
les regrets ne servent donc à rien.
Sois ce que tu serais: un homme.
L'herbe repousse après toi.
La faute, elle n'en sera pas plus légère,
cela ne sert à rien que tes larmes coulent.
Dis merci au moins
d'en être une preuve.
N'accuse pas, ne fais pas de serments,
ne sois pas méchant envers toi-même,
ne te soumets pas et ne conquiers pas,
ne te joins pas à la troupe.
Reste superflu,
n'épie pas les secrets.
Et cette humanité,
comme tu es un être humain, ne la rejette pas.
Rappelle-toi que tu as poussé un râle d'agonie
et que cela ne t'a servi à rien de supplier.
Tu es devenu un faux témoin
à ton propre juste procès.
Étant tombé, tu as appelé un père,
un homme, s'il n'y a pas de dieu.
Et c'est des gamins corrompus que tu a trouvés
dans une psychanalyse.
Tu as cru les mots faciles,
les gens partiaux par vénalité,
et tu vois, jamais, jamais personne
n'a dit que tu étais quelqu'un de bon.
On t'a trompé, voilà comment on t'a aimé,
tu as trompé et par conséquent tu ne peux pas aimer.
Et donc maintenant, presse
l'arme chargée contre ton cœur vide.
Ou bien rejette tous les principes
et espère encore un amour fidèle,
puisque comme un chien, tu croirais
en qui te ferait confiance.
József Attila, 1937
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