CONTRE TON SEIN.
Contre ton sein oublie un jour de me serrer,
Moi qui suis à toi tellement !...
Aussitôt les voleurs me viendront enlever
Et toi qui rêvais, l'air content,
Tu t'effondreras en pleurs sur ce canapé.
Songeant au fol orphelin si loin échappé.
Si à chaque instant tu ne me câlines pas,
Criant : être à toi quel bonheur !...
A ton ombre voûtée un jour tu confieras :
Me voilà seule avec ma peur.
Alors pour ton amour nul fil ne fileras :
Un faux-fil aura fait pour toujours ton malheur.
Si tu ne m'étreins pas, si tu ne me dévores,
Me battront les arbres, les eaux,
Les montagnes. C'est en enfant que je t'adore,
Comme lui je suis ton bourreau,
Et ce palais où tu te baignes dans l'aurore
Je viendrai l'obscurcir, ce sera mon tombeau...
Attila Jozsef. 1937.
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