La Hongrie en hiver.
À travers la plaine hongroise,
Quand le train file avec moi en grande vitesse,
La nuit d’hiver, profonde, enneigée,
Dorment, les hameaux hongrois.
La plaine est si blanche et orpheline,
Au dessus, les vents froids
soufflent des chants rêveurs.
De quoi rêve-t-elle, la plaine ?
Rêve-t-elle, si des rêves lui en reste ?
Moi, je vais maintenant pour Noël,
Vieil enfant du village, un ancien,
Mais mon âme est sous la neige, couverte.
Et comme je traverse la plaine, l’hiver en courant,
J’ai le sentiment que nous sommes morts
Et sans rêves, nous rêvons.
Moi et les hameaux hongrois.
Ady Endre. 1908
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