Sur les rives des noires eaux stagnantes
J’étais assis sur les rives de Babylone,
au bord des fleuves, qui sont emplis de chagrin.
Je voyais déjà d’infimes désirs
et voyais des longs, et très malades amours.
L’âme pleine de combats rongés
et j’étais un fou dans un rêve étroit.
Parfois je n’aurais pu qu’à peine le croire,
parfois Dieu lui même m’est apparu.
Ma harpe je l’ai raccroché,
ma harpe je l’ai à nouveau décroché.
Dieu, doutes, vin, femelle, maladie
me frottent et me blessent jusqu’au sang âme et corps.
J’étais un troubadour, j’étais un héros.
Ma pauvre colonne malade cent fois s’est courbée.
Tout j’ai laissé, tout ce que j’avais,
jusqu’à ce que je puisse être si joliment fatigué !
J’étais assis, là ou les flots et le vent me fouaillent,
Sur les rives des noires eaux stagnantes.
Ady Endre. 1907
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