JARDIN Á L’AUBE ( HAJNALI KERT )
De la maison endormie, silencieusement
ma femme franchit le seuil.
Un léger nuage blanc
passe au-dessus d’elle.
Elle se pose près de moi et les herbes
humides de l’aube la voyant
poussent de petits cris de joie
et les tiges des fleurs taiseuses
se penchent vers elle, la lumière
se promène et scintille ça et là
froissement, éclair de plume
un petit coq entonne son chant.
Un merle lui répond et le jardin
se met à murmurer, chaque buisson
abrite un sifflement vagabond
innombrables et fraîches, les feuilles éclosent
un brin de paille s’illumine
dans l’herbe et entre deux branches
planent, étincelants, des fils d’araignées.
Assis dans la lumière, nous nous taisons
le soleil tournoie au-dessus de nos têtes
son haleine sur nos épaules
sèche les perles de rosée.
Miklós RADNÓTI. juillet 1938
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