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Magyar költök versei magyar& francia nyelven. Linda& Tebinfea

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Petőfi Sándor Emlékpad. "Mit rákentek a századok lemossuk a gyalázatot!"

Petofi Sandor EMLEKPAD az 1848-as szabadsagharc költöje

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jeudi 18 août 2011

Ballade de la danse macabre.

Ballade de la danse macabre

L'Empereur siégeait là. Dans ses cheveux épais,
le diadème était fait de sept étoiles.
Les peuples esclaves, agenouillés,
l'adoraient, sur son nombril brun
tournait la Grande Ourse, et à gauche de son épaule
se tenait comme lanterne le disque lunaire;
mais le fou pleurait en bas de son trône:
"Qu'as-tu à pleurer?" - l'apostropha-t-il - "Pauvre fou,
il n'est pas de cœur que mon épée ne puisse transpercer,
la terre est à moi!" ... Et quand vint le soir,
un squelette avança en chancelant devant lui
et le chassa d'un souffle comme un grain de poussière.
- Nous avons vécu en tyrans, chacun de nous,
et les années se sont envolées comme des minutes;
par la rosée versée de ton sang,
prends pitié de nous, Prince Jésus!

À sa fenêtre gothique, le Médecin pleurait:
"Seigneur, vers où est-ce que pousse ton nectar
qui est onguent pour tout tourment
et qui guérit tout homme qui souffre?"
Et la porte s'ouvrit: le Maître frêle et gauche
parcourut la pièce en dansant,
avec à la main une coupe de plomb profonde
dans laquelle il offrait son vin sans couleur:
"Bois, ce breuvage est frais comme l'ivresse,
et il n'y a pas de blessure qui n'en soit cicatrisée,
bois, mon frère; dans ce verre profond,
seule la première gorgée est amère."
- Nous avons été des apprentis incompétents, chacun de nous,
et les années se sont envolées comme des minutes;
par la rosée versée de ton sang,
prends pitié de nous, Prince Jésus!

L'Enfant se tenait à la margelle du puits,
avec sa petite chemise d'étoffe fine déchirée et ses souliers
rougeâtres, et il regardait en bas dans l'eau
son image qui l'invitait à jouer:
... "Si tu viens, le soir la fille de la Lune
te donnera quantité de pains de sucre,
et tous les matins rougeoyants,
nous sauterons à saute-mouton sur les grenouilles."
"Je viens tout de suite!' - dit-il, et l'eau du puits
fit gonfler une couleuvre gluante sur son ventre vert,
tandis que la Mort, en ricanant, emportait
chez sa mère les souliers rouges.
- Nous avons joué comme des nigauds, chacun de nous,
et les années se sont envolées comme des minutes;
par la rosée versée de ton sang,
prends pitié de nous, Prince Jésus!

La Courtisane était assise près de son miroir fêlé:
"Le flot de mes cheveux est encore roux,
comment se fait-il que dans la troupe frivole d'autrefois,
personne ne vienne plus me voir?
Mon giron a encore faim de baisers brûlants,
la rose de mon sein est encore ferme..."
Et par la fenêtre, en s'esclaffant,
le dernier fiancé entra:
"Hop-là, Margot, hop-là, allons danser,
dès aujourd'hui: au banquet de tes amours mortes,
qu'il y ait un festin de noces pour les larves
sur le pourpre fané de ton bas-ventre!"
- Nous nous sommes vautrés lascivement, chacun de nous,
et les années se sont envolées comme des minutes;
par la rosée versée de ton sang,
prends pitié de nous, Prince Jésus!

La minuit avait recouvert les toits
et la chouette se faisait entendre à travers le bosquet,
quand le Banquier se mit en route
pour enterrer son or sanglant.
Au croisement, avec une masse en fer,
sept diables l'attendaient, et la Mort;
et quand il sortit son épée, le squelette
lui souffla à l'oreille: "Dis-moi, espèce d'âne,
espèce d'âne, qu'as-tu à défendre encore ton argent?
Tu vas mourir et j'emporterai le trésor,
et ce que j'enterrerai au lieu du trésor, ce sera toi,
que personne ne déterrera."
- Nous avons été des commerçants cupides, chacun de nous,
et les années se sont envolées comme des minutes;
par la rosée versée de ton sang,
prends pitié de nous, Prince Jésus!

La Dame était assise sur ses coussins dorés,
et en pleurant, criait: "pas encore, pas encore!",
mais l'autre enlaçait déjà de son bras la mince
arcade gothique de ses précieuses hanches,
"permets-moi donc encore un baiser léger,
encore une robe brodée de perles,
permets-moi donc encore un compliment leste,
encore une nuit d'amour" -
mais l'autre, peignant sur son sein une tache affreuse
qui, comme une tumeur, grandissait de plus en plus,
prit sur ses épaules son corps blanc
et l'emporta, l'emporta, l'emporta.
- Nous avons paressé avec indolence, chacun de nous,
et les années se sont envolées comme des minutes;
par la rosée versée de ton sang,
prends pitié de nous, Prince Jésus!

L'Alchimiste était près de son feu,
et regardait l'heure, arrivée à son terme.
"Dieu ou diable: encore une journée,
le temps que je résolve l'énigme,
la grande énigme finale où m'ont amené
un millier de mes cornues,
encore une seule journée, car je la résoudrai,
je la résoudrai avant demain au coucher du soleil."
"Tu ne la résoudras pas" - dit la voix - "tu ne la résoudras pas",
et elle posa sur son épaule sa main
froide comme la glace, tandis que l'éprouvette explosait:
"Tu t'en vas dormir maintenant, comme les autres."
- Nous avons couru après le Secret, chacun de nous,
et les années se sont envolées comme des minutes;
par la rosée versée de ton sang,
prends pitié de nous, Prince Jésus!

Avec les clochettes de la peste était venue l'épidémie,
et devant la sainte église de Reims,
le dimanche de Pâques, elle prit
par la taille l'Évêque bouffi:
"C'est pour toi que j'ai composé cette chanson,
allons-y, grand seigneur! Ma clochette tinte;
que tu sois pape, ou prophète habillé
des brumes rosées du matin,
que tu sois un saint évêque, ou un affreux hérétique
brûlant sur les fumées noires du bûcher,
tu peux dire la messe en bas - moi, je rirai de toi en haut,
sur les clochers tronqués des cathédrales!"
- Nous avons été de pieux hypocrites, chacun de nous,
et les années se sont envolées comme des minutes;
par la rosée versée de ton sang,
prends pitié de nous, Prince Jésus!

Le vieux Paysan savait déjà, et l'attendait
dehors dans la cour à la tombée du jour:
"Notre corps recourbé n'a pas de valeur,
et nous mourons comme du bétail.
Sœur à la faux! Notre terre est maigre!
Je t'en prie, fais une chose pour moi:
quand tu m'emporteras, répands comme engrais
mon corps là-bas dans les prés!"
Elle acquiesça de la tête et l'emmena lentement,
et le répandit, répandit, répandit
comme la main du semeur répand le blé,
ou le vent d'automne les coquelicots.
- Nous retournons à la terre, chacun de nous,
et les années s'envolent comme des minutes;
par la rosée versée de ton sang,
prends pitié de nous, Prince Jésus!

Faludy György. 1936

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