En friche hongroise.
Je marche avec peine dans un pays sauvage :
sur la terre ancestrale, luxuriante, herbes folles, adventice.
Je connais ce champs sauvage,
c’est la Friche hongroise.
Je me penche vers l’humus sacré :
cette terre vierge est rongée.
Dites donc, les herbes folles dressant au ciel,
il n’y a ici aucune plante qui fleurisse ?
Autour de moi serpentent des tiges sauvages
tant que je scrute l’âme endormie de la terre,
le parfum des fleurs du passé
m’enivre amoureusement.
C’est calme. L’herbe folle, adventice
me retiennent, m’endorment, me blindent
et un vent rieur passe, léger,
au-dessus de la Friche infinie.
Ady Endre. 1906
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