MOI SI HEUREUX...
Moi si heureux en tant qu'homme vivant,
Moi tels les mots parlant pour l'éternel,
Ah ! que je crie au ciel, comme toujours :
Ô ma Flóra, je t'aime !
Un souffle doux et mille sortilèges
De toi m'ont fait ton chien obéissant ;
Tes sages doigts, le signe qu'ils m'adressent
Me font être homme enfin !
Toi, belle et large coupe, tu es là,
Le ciel en toi est un bouquet de fleurs.
Fleurs de soleil, nuages, feuilles vives
Contre le soir se penchent.
Mon âme, destrier, tu la chevauches :
Les eaux, les champs, à peine il les effleure !
De tes beaux yeux couvrant herbes, insectes,
Jaillit la raison pure.
C'est le soir, tout autour sont les étoiles,
Vois l'univers, cette cage dorée...
Et comme elle t'enferme, ô mon petit
Oiseau emprisonné !
Attila József 1937
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