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Magyar költök versei magyar& francia nyelven. Linda& Tebinfea

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Petőfi Sándor Emlékpad. "Mit rákentek a századok lemossuk a gyalázatot!"

Petofi Sandor EMLEKPAD az 1848-as szabadsagharc költöje

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dimanche 14 août 2011

AUX POETES DU XIX ème SIECLE

AUX POETES DU XIX ème SIECLE


Que plus personnes à la légère

N’ose éveiller le chant des cordes !

Celui qui prend la lyre en main

Se charge désormais d’une tache sévère.

Si tu ne viens que pour chanter

Tes seuls plaisirs et tes chagrins,

De toi le monde n’attend rien,

Abandonne le luth sacré.


Nous vivons dans un désert comme jadis

A la tête de son peuple allait Moïse.

Il suivait un guide, par Dieu

Donné, la colonne de feu.

Et Dieu, pour notre temps désigne

Aux poètes, colonnes de feu,

La mission de guider le peuple

Vers la terre de Canaan


O poètes, en avant donc, avec le peuple

A travers flammes et tempêtes !

Que maudit soit celui qui laisse

Retomber le drapeau du peuple.

Maudit soit qui reste en arrière

Dans l’ombre à prendre son repos,

Paresseux ou poltrons, alors

Que tout le peuple sue, qu’il soufre et lutte.


Il y a tous les faux prophètes,

Ceux qui disent malignement

Qu’il faut maintenant qu’on s’arrête

C’est ici la terre promise.

Mensonge vil et tromperie

Que dément la vie sans espoir

De millions brûlés au soleil

Que la soif et la faim torturent.


Quand tous pourront puiser, à parts égales

Dans la corbeille d’abondance ;

Quand tous pourront enfin s’assoir

Égaux, à la table du droit ;

Quand la clarté féconde du savoir

Pénétrera chaque maison,

Nous pourrons alors nous dire : Arrêtons !

C’est ici la terre promise.


Et jusque là ? Jusque là, sans répit,

Poursuivons la lutte acharnée.

Il se peut qu’à tous nos efforts, la vie

Ne donne point leur récompense.

Mais la mort, de son baiser tendre,

Doucement clora nos paupières

Et nous fera glisser dans le sein de la terre

Sur des cordes de fleurs, dans des linceuls de soie.

Petofi Sándor. février 1847

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